Numérique durable : Il est temps pour les TIC d'adopter des pratiques environnementales !

par Florent Brodziak - Aeroline Sustainable IT Leader - Sopra Steria France
par Hakon Eriksen - Lead Cloud Architect - Sopra Steria Group
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Le changement climatique fait désormais irruption dans toutes les conversations et dans les plans de développement des entreprises à mesure que les impacts de son changement deviennent de plus en plus évidents. Depuis 2016, tous les secteurs d’activité de l'économie mondiale doivent aligner leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les Accords de Paris.

Si la notion de « durabilité » relève des initiatives de responsabilités sociales et environnementales (RSE), les organisations Digital et IT peuvent activement contribuer à la réduction des émissions de GES, suivies à travers les protocoles d’émissions de portée 1, 2 et 3. Le secteur Digital et IT est en effet un des plus grands consommateurs de ressources abiotiques, et représentent 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi que 2,5% de l'énergie mondiale. En 2030, ce dernier chiffre devrait même atteindre 8 à 10%. Malgré ces tendances, le secteur Digital et IT a la possibilité d'agir à la fois comme un catalyseur numérique, et comme un économiseur d'énergie et d'émissions de carbone, en d'autres termes comme un catalyseur de numérique durable.

Quels sont les défis à relever ?

Les plateformes et infrastructures numériques sont soumises à un nombre croissant de règlements, directives et normes. Entre autres, les entreprises opérant en Europe doivent dès à présent tenir compte du plan stratégique Green Deal de l'Union européenne, qui incite à que tous les centres de données construits à partir de 2025 aient un PUE (Power Usage Effectiveness) ne dépassant pas 1,3, lorsqu'ils fonctionnent à pleine capacité. Ce Green Deal prévoit également que les centres de données construits avant 2025 devront atteindre les mêmes objectifs de PUE d'ici 2030*.

Selon la 11e enquête mondiale sur les centres de données menée par l'Uptime Institute, le ratio PUE (Power Usage Effectiveness) moyen d'un centre de données en 2021 est de 1,57, avec une tendance générale à la stagnation du PUE au cours des cinq dernières années. A noter, le PUE moyens des centres de données modernes construits par des hyperscalers ou des fournisseurs de colocation tend vers 1,0.

La plupart des entreprises qui s'appuient sur des centres de données anciens devront donc repenser leurs centres de données et leur stratégie informatique dans le cadre de leur plan de transformation numérique. Le compte à rebours est activé !

Comment devenir un catalyseur de numérique durable ?

Dans ce contexte actuel de crise énergétique et de transformation environnementale, il est temps d'agir. Les modèles IT-as-a-service sont un excellent levier pour les entreprises qui veulent éviter des investissements massifs (CAPEX). Ces modèles incluant ou mélangeant Cloud privé, hybride et public transfèrent la gestion des sources d'énergie et du cycle de vie des actifs à des fournisseurs tiers, même si les entreprises restent responsables de leur empreinte (GHG Protocol - Scope 3).

Au regard des exigences et réglementations, il est aujourd’hui indispensable de s'appuyer sur les pratiques industrielles des prestataires de services Cloud et des acteurs de la colocation et de l'hébergement, ayant adoptés de véritables engagements en matière de durabilité : automatisation, efficacité opérationnelle et approvisionnement en énergie renouvelable.

La plupart des grands fournisseurs de Cloud public et des acteurs de la colocation offrant des services d'hébergement ont pris des engagements substantiels en matière de durabilité environnementale. Ils ont en effet combiné différentes méthodes au sein d’initiatives de Cloud durable, associant notamment des principes d’architectures modernes, un approvisionnement en énergie durable et des compensations carbone.

Les entreprises et organisations de tous les secteurs d’activité peuvent désormais orchestrer et assembler opportunément ces offres marché, tout en réévaluant en permanence leurs plateformes Digital critiques.

Quels principes adopter ?

Maintenant, si les activités environnementales sont saluées par les clients, les employés et les investisseurs, comment commencer ? Comment les TIC peuvent-elles contribuer ?

  1. Définissez vos objectifs et assurez-vous du parrainage d’un décideur
    Les organisations Digital et IT, en tant qu'acteur du développement numérique durable, peuvent tout d'abord déterminer un plan global de réduction des consommations énergétiques des centres de données, du réseau, des applications et des matériels, en choisissant des matériaux à plus faible impact et en améliorant l'efficacité. Le deuxième objectif peut être consacrer à l'approvisionnement en énergie, avec la sélection d’énergies renouvelables. Pendant la phase de transition, des compensations peuvent compléter l’approche pour compenser l'impact généré. Ces changements d’ordre systémique appellent un changement culturel fort, et le parrainage de ce plan par un membre du Comité de Direction est essentiel.
  2. Vous ne pouvez pas améliorer ce que vous ne pouvez pas mesurer
    Ensuite, gagnez en visibilité via la définition des premiers tableaux de reporting ciblant la consommation de d’énergie, de carbone et de ressources abiotiques de votre entreprise. Cette première perspective doit s’attacher à couvrir l'ensemble du cycle de vie de vos actifs, de la création à l'assemblage, en passant par la mise en œuvre et le déploiement. Si des logiciels peuvent vous aider à rassembler la quantité massive d'informations engendrées, ne sous-estimez pas non plus la collaboration nécessaire avec vos fournisseurs et les activités chronophages que représentent cette collecte d'informations et de données.
  3. Les efforts de réutilisation, de revente et de recyclage sont vos nouvelles affaires courantes
    Adopter des pratiques durables ne peut-être une démarche à part. Les démarches « Sustainable Digital and IT » doit être native. La sélection de fournisseurs de centres de données, de services numériques et de services de Cloud doit ainsi inclure ce paradigme aux côtés des indicateurs clés de performance conventionnels. Les organisations métiers, digital et IT doivent ainsi s’accorder sur des objectifs de durabilité en plus des piliers habituels de performance, de disponibilité ou de réduction des coûts.
  4. Continuez sans cesse à vous améliorer et fixez-vous de nouvelles exigences
    Dans un contexte de croissance rapide, de prolifération des réglementation et d'incertitude, le déploiement d'outils de mesure et l'optimisation continue sont des must-have. Enfin, n'oubliez pas de régulièrement mettre au défi vos exigences, et de solliciter encore et encore vos partenaires Cloud sur la transparence des mesures !

 

*: The Shift Project

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